Le voyage en Amérique (suite)
ARCHITECTURES
Bon, avant de vous amener tout de suite à New York avec moi, on va faire encore un peu de surplace à Harford City. Ici donc, sur cette commune qui s’étale volontiers, il y a avant tout ce que nous appellerions une vaste zone résidentielle constituée d’une succession de maisons en bois (recouvertes de bois j’imagine) toutes du même style et pourtant toutes différentes. Il s’agit de l’habitat conventionnel de la classe moyenne. C’est joli, c’est coloré, une multitude de couleurs allant du pastel au plus foncé, c’est c oquet et cela donne envie de pousser la porte pour entrer.
Au dessus de tout
cela, flotte de temps en temps un clocher italianisant du plus bel effet.
On ne se lasse pas de les
regarder ces maisons, éparpillées dans leur champ de neige, discrètement
décorées pour Noël (il semblerait que la mode du tout lumière soit
passée !...).
Par contre, lorsque l’on
va « downtown » on entre dans un tout autre univers. Curieusement, au
milieu des tours toutes de verre et de chrome, certains bâtiments ont l’air de
maquette en carton-pâte, de façade postiche.
Nous voilà embarquées pour le grand voyage, celui pour croquer la Grosse Pomme… Et on y
entre comme ça.
New York, que vous y soyez
allé ou pas, vous la connaissez cette ville et vous avez raison de le penser.
Il n’y a pas un endroit au monde qui ressemble plus aux photos qu’il a
suscitées. Aucune surprise, tout est comme sur l’album d’images, comme dans les
films.
Difficile dans ce cas
d’avoir envie d’appuyer sur le déclencheur !
Vous les visualisez les
gratte-ciel ? Ben oui, ils sont tous là, ils vous entourent, ils vous
écrasent un peu, ils vous donnent le tournis, gare de ne pas tomber à force
d’avoir le nez en l’air, ils vous tiennent chaud même, comme une houppelande,
c’est ça, j’ai trouvé, New York, en hiver, c’est une houppelande enveloppante
d’édifices serrés qui vous enveloppe de rues en avenues et ne desserre jamais
son étreinte. Voilà.
Alors ? Circulez, y’a
rien à voir ?
Et bien non ! D’abord
on est toujours content, ému, excité par l’in vivo. C’est comme l’amour, il
vaut mieux le vivre que de le regarder en carte postale. Les buildings, mêmes
les archi-connus, ils vous épatent, ils vous ébranlent, ils ont l’air
impassibles, que nenni, ils bougent avec vous, ils dansent dans la ville, ils
jouent à cache-cache avec les visiteurs candides, ils sont comme autant de
grandes sucettes aux goûts différents et on a envie de tous les choisir.
Bon, mais ça presse, il
faut faire ceci et puis cela, on n’est pas venu pour rigoler, non mais !
Alors les photos, on les
fait quand on peut, dans l’essoufflement, sans demander son reste. En voici quelques
unes, un peu moins iconiques mais qui me plaisent aussi.
Et puis
on ne résiste pas à quelques façades avec leurs escaliers de secours à
Chinatown ou à Little Italy : on va dire que ça entre dans le cahier des
charges.
Et aussi
ces passerelles de métro, dans le Queens,
qui nous font bigrement penser aux
ponts de Monsieur Eiffel, rouillées comme vous n’oseriez l’envisager et qui
grincent pire que dans un polar de Chester Himes .
La nuit, là, je pense qu’il
y aurait de quoi serrer un peu les fesses ; car même le jour, quand deux
chauffeurs de taxi commencent à se prendre le chou, on passe son chemin, on
verra plus tard…