Petites kitscheries de Pâques

Je me suis amusée à faire un florilège, dans mon quartier, de tous les signes indiquant clairement la venue de Pâques. Appareil photo à la main.
Mais on pourrait aussi commencer par dresser la liste des mots qui riment avec Pâques en terme de représentations : il y a œuf bien sûr et la basse cour qui va avec : poussins, poules, et, tant qu'on y est, lapin. Poissons, cloches, nids, herbe, fleurettes genre primevères et tout ce qui, d'une manière ou de l'autre, s'accorde avec printemps, les couleurs verte et jaune par exemple, et le blanc aussi, tout ce qui sort de l'ombre, entre en lumière, étincelle, donne de la joie. Je ne sais pas pourquoi, par exemple, dans ce qu'on appelle la friture, ces petites figurines en chocolat, on a ajouté des petits crustacés ?! Crevettes, écrevisses, crabes...
Ainsi le boulanger-pâtissier a décoré sa boutique avec des branches d'où pendent œufs, poulettes et moules à chocolats; la marchande de jouets a mis, à la convoitise des enfants gâtés, une grosse poule dévergondée au volant d'un bolide, tandis que le magasin de confection, en face, a trouvé l'astuce voyante et détournée de tapisser son fond de vitrine avec un gros pied de poule comme on n'en fait plus!... Ça m'a fait rire et je me suis demandée si les chalands apprécieraient.
Le marchand de pains d'épice, qui nous avait régalés des très beaux masques de carnaval, l'a joué cette fois dans une simplicité quasi biblique : lapins, poissons stylisés en pâte brune et glacée, entourés de ce fin liseré de sucre blanc qui fait toute la gourmandise de l'objet.
Dans la boutique asiatique, on n'avait pas lésiné : un grand méli-mélo de branches, de nids, de poules naines, de poussins coquins et d'œufs bariolés se mélangeait aux chinoiseries d'usage; tandis que dans le tout nouveau salon de boissons bio et autres goûters, c'est la fresque murale, éclatante de couleurs, qui faisait office de décor de Pâques.
Mais voilà, je ne vais pas commenter chaque vitrine, chaque commerçant plus ou moins farfelu et pas regardant sur le côté kitsch de ses choix. Les photos sont les témoins amusés de mon œil de promeneuse.
J'ai comme d'habitude adoré le goût subtil et généreux de la fleuriste.
Et comme c'est décidément le printemps, je vous quitte pour retourner dans mon jardin, voir si je n'ai pas oublié quelque poulette en chocolat dans une touffe de pâquerettes...

                           

Les autres photos sont réunies dans un album. Servez-vous. A déguster sans modération.