Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Compote aux épices
5 septembre 2010

Julie Nioche #2



Cette fois-ci, imaginez-vous dans un lieu qui ressemblerait à un cloître, un jardin carré blotti près d'une nef.
C'est le soir. La nuit finit de tomber.
A la place du lavabo, ce joli édifice qui servait aux moines à se laver avant de passer au réfectoire, un haut cylindre d'eau. Nous attendons. La nuit est douce et noire. Les gens se taisent. Silence.
Au bout d'un long, long moment, un froufrou nous fait émerger de nos rêveries.
Une silhouette vêtue d'une robe blanche à ruchers jusqu'aux chevilles se déplace lentement vers le cylindre. Échelle. La robe grimpe. Son crissement la suit. La robe est en haut. Perchée sur le rebord du cylindre. Assise. Plus d'échelle.
Là commence la danse de la robe et l'eau.
D'abord elle tourne sur ce rebord que l'on devine mince, comme une grosse meringue qui ne saurait pas où se placer. Elle pourrait tomber même. Va-t-elle tomber ?
Toujours ces équilibres hasardeux avec Julie, ces postures que l'on croit maladroites, qui mettent à mal notre besoin des choses qui tiennent bien droites ou sinon...
Sinon, et bien la robe trempe dans l'eau, et elle commence à lâcher sa matière blanche. Cela fait un petit nuage, puis deux, six, davantage. Ça se répand, ça flotte telles des méduses. Beaucoup de méduses au milieu desquelles un corps bientôt vient flotter aussi. D'abord retenu par les derniers ruchers blancs de la robe, qui à leur tour se dissolvent dans l'eau. Et le corps de la danseuse s'enfonce dans cette laitance, l'écarte à gestes doux, s'étire , se déploie ou se regroupe ; remonte à la surface prendre son bol d'air ; redescend et s'anime autrement, joue, glisse, tourne en un ballet lent et rêveur. Se donne à voir de tous côtés.
Jusqu'à ce que la voix de Brigitte Bardot vienne nous surprendre. Je danse donc je suis. Là, Julie danse aussi dans son cylindre d'eau. Le corps s'anime furieusement, les muscles saillent, les cuisses s'arque boutent, la silhouette se trémousse. Séquence musclée. Puis tout s'apaise quand Bardot se tait. On revient à la poésie initiale, lente énergie dans la nuit avec pour seul point de lumière le cylindre plein d'une eau portante.
Échelle.
Julie descend.
On a du mal à émerger.

Ensuite, Hélène et moi sommes allées prendre un verre à la terrasse de la Comédie.
C'était bien aussi.

Photos 

DSC07331         DSC07332           DSC07334



             DSC07335                              DSC07337

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Bonjour,<br /> <br /> je travaille avec Julie Nioche à A.I.M.E. et on m'a transmis le lien vers votre blog ! Nous avons lu cela hier Julie et moi avec joie et sourires, même rires. Vos "commentaires", votre ressenti simplement décrit comme çà, et votre point de vue sont extras à lire et super positifs en plus ! Merci.. Pourrait-t'on connaitre votre nom ? est-ce possible ? je ne sais pas si vous souhaitez avoir de nos nouvelles plus régulièrement..en tout cas je viendrai voir votre blog ponctuellement. à bientôt<br /> Stéphanie
S
OUI, OUI, OUI. Entièrement d'accord avec toi.<br /> Mais il faut être un peu patient. <br /> Comprendre que chacun pratique ces transversalités à sa manière...<br /> Ce qu'il y a de sûr c'est que mon blog est regardé et parfois par des inconnus et il en reste des traces. Cela me fait l'impression qu'on vient me voir en cachette. C'est assez bizarre.<br /> Il y a une part qui m'échappe.<br /> Mais je retire un tel plaisir par ailleurs à <br /> écrire, là, en toute liberté. C'est tellement formidable cette espèce de gratuité, que je n'ai pas envie de pleurnicher.<br /> C'est bien aussi comme ça.<br /> Et puis de temps en temps les gens me le disent de vive voix, ou j'apprends certaines visites par des chemins extrêmement détournés, alors même que je pense que telle personne ne s'y intéresse pas du tout..
M
Pourquoi les gens qui te lisent ne commentent-il pas ton blogue? soi ils n'osent pas, soit ils n'ont pas le temps. En tous cas c'est pas très sympa, car cela fait passer un moment agréable avec de jolies photos. Et ça change de toutes les imbécilités qu'on a par ailleurs.Continue, on apprécie.
S
Tu as raison Midetour, c'était un drôle de truc mais pas du genre à faire faire des cauchemars.<br /> N'empêche, je suis toujours très heureuse que tu mettes ton grain de sel sur mon blog : ça me le rend vivant.<br /> Merci pour ça.<br /> A bientôt
M
j'espere que vous ne faites pas des cauchemards en rencontrant dans tes escaliers Albert froufroutan quand la nuit descend sur les corps.
Publicité