Fragment
En fait, je m'aperçois que ce fragment d'Odyssée se passe de commentaire.
Dire seulement que je suis toujours profondément émue quand je "tombe" sur ce genre de témoignage de notre commun passé, bouleversée même.
Mais surtout, la question qui me taraude est : quand est-ce qu'on décide que ce qu'on a à raconter vaut le coup de s'inscrire matériellement ?
A voir ce fragment, pas si ancien que cela (3 ou 200 ans avant l'ère commune est-il mentionné!), donc une retranscription déjà, une copie de copie, une réédition, je me demande aussi quel livre aujourd'hui donnerait envie de se faire copier à la main ?
Oh bien sûr, pas si loin de nous, Sophie Tolstoï passait ses nuits à mettre au propre la prose sans fin de son mari.
Autre question : si Monsieur Homère, et bien d'autres avant puis après lui, croyait assez fondamentale de laisser une trace à grand renfort de terre cuite, papyrus, chiffons, poinçons, calames, noir de fumée, encre de seiche, scribes, etc. pourquoi d'autres, dont la parole devait compter au moins tout autant, j'évoque Bouddha, Jésus-Christ et autres prophètes mais aussi tous les conteurs, griots et troubadours de la tradition orale, pourquoi ceux-là n'en ont pas jugé de même ?
Quel est le motif qui fait passer à l'acte ?
Ma petite fille , elle, griffonne en toute innocence des pages et des pages .
Un jour je lui montrerai ce fragment d'Odyssée. Et j'attendrai de savoir ce qu'elle en pense ...
Have a good day. Writing or anything else.