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Compote aux épices
4 mars 2010

LECTURESBon, l'autre jour, j'ai cru bon faire mon

LECTURES


Bon, l'autre jour, j'ai cru bon faire mon intéressante en vous montrant en passant les livres que je m'étais achetés.
Comme ça, voilà.

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Maintenant il faut que j'assure.
Je n'ai pas encore tout lu, mais je peux déjà dire…
Celui-ci m'a déçu …                                                                   DSC05820a

Voyons ? Je me suis complètement projetée dans ce livre parce que j'adore les grandes villes. J'adore les voyages. Je n'y peux rien, j'ai une âme de touriste (honte à moi) et de plus, je suis sensible à l'exotisme. Bref, tout le contraire du « voyager correct » d'aujourd'hui.

Concernant les grandes villes, je crois que jusqu'à présent, aucune ne m'a encore déçue.
Deux m'ont glacée : Moscou et St Pétersbourg, mais c'était avant la perestroïka… Toute l'URSS était encore figée sous l' épaisse couche de vernis soviétique et il fallait guetter ce qui dépassait, un regard, la colère d'une babouchka, le cosmopolitisme linguistique du bus à Leningrad, les chœurs improvisés des ramasseuses de feuilles mortes sur les petites places, les délires des hommes soûls la nuit, pour comprendre que ça se passait sous le vernis et qu'on n'y avait pas facilement accès.
J'ai adoré le charme tranquille de deux autres : Bruxelles et Lisbonne.
Je suis toujours triste à Londres et cela suffit à rendre cette ville habitée de quelque chose qui m'échappe. Et que je peux toujours aller chercher.
J'ai été subjuguée par Hong Kong : j'en ai adoré ses milliers de facettes.
Hanoï m'a donné des leçons avec âpreté. Des leçons de tourisme justement !…
New York : l'icône par excellence, mais ça marche…
Madrid ou l'incarnation de la méditerranée faite ville.
Genève et sa fausse limpidité lacustre.
Gothborg, ville de chandelles dans le demi-jour du demi-nord. Magique et douce.
Prague, la belle Prague, musée à l'air libre, sillonnée de passages secrets, hantée par le Golem, et Kafka, et les antiques juifs.
Beyrouth, Damas, oui, encore une fois Damas, s'il vous plaît ; ces villes ont quelque chose du caravansérail… Sublime.
Et Sanaa alors, ce labyrinthe blanc et sale. Poudroyant dans la lumière bruyante d'une modernité hésitante.
Venise, dont jamais on n'a fini le tour, qui, bonne fille, nous en donne toujours un peu plus et dont seuls les touristes ternissent l'enchantement.
Paris, ah Paris, mon amour comme chante Joséphine Baker !
Et puis, j'aurais tendance à l'oublier, pourtant elle m'a bercée, influencée à jamais, marquée d'une emprunte multiple, elle est  ma source barrée, l'origine de mes sens, ma vision du monde arrêtée, la formation totale de mon être, son essence profonde et cachée…aaah vais-je en écrire encore longtemps avant de lâcher son nom, mythique entre tous ? Casablanca.
Je disais donc, après ce moment d'émotion que j'espère vous me pardonnerez (l'émotion sait me rendre lyrique !) que les grandes villes j'aime cela. J'aime ne pas en savoir les confins, j'aime leurs printemps d'oiseaux et leurs étés féroces et vides.
J'aime leurs métros et leurs bus ; les bousculades, les empressements, les plans où l'on fait semblant de se perdre, leurs cafés consolants. Leur odeur sui generis et les grands airs qu'elles se donnent.
Et j'avais envie de retrouver tout ça sous la plume d'une autre, plus habile, plus savante à le dire. J'avais envie de voir  comment elle s'y prendrait pour nous le conter, pour nous parler des métropoles se rengorgeant, nimbées de leur roue de paon.
Point du tout. Surprise ! En fait de vision, nous avons droit à des épisodes privés auxquels on ne comprend pas grand chose. New York sous forme de fiasco conjugal, bof !
Manille ou les caprices d'une intello gorgée de culture à tous les étages, encore bof !
Bon, j'exagère. Il y a quelques procédés intéressants, comme par exemple de ne pas toujours prendre le même narrateur.
Mais bon, je reste très réservée sur ce livre qui ne correspond pas à la loi du genre. Il s'agissait d'écrire un Eloge et j'ai droit à de l'auto-fiction : c'est énervant quand même !

Celui-là est en cours de lecture.                             DSC05822a
En l'achetant je me faisais cette remarque : Edith Wharton m'est plus accessible que Virginia Woolf ou Jane Austin. Sa manière de conter les faits, gestes et codes d'une société arrêtée est plus claire pour moi et pourtant pas moins subtile. Mais bon, j'assume. Après tout je préfère peut-être les petits maîtres aux grands qui me sont moins accessibles. C'est comme ça.

Dans ce bouquin, Wharton s'attache à un sujet en particulier, une jeune fille, plus si jeune, à la limite du mariage possible et qui, à force de revirements, d'atermoiements, de petites entorses aux codes en vigueur, va finir par gâcher toutes ses chances de réussite dans la société new-yorkaise du début de siècle qu'elle fréquente. De fait, Mme Wharton nous explique pourquoi : c'est qu'il est bien difficile de s'en tenir à un choix raisonnable par rapport aux élans naturels qui traversent l'héroïne. Passionnant. Pourquoi ?
Et bien parce que, sous d'autres formes, je pense que c'est toujours d'actualité.
Et puis parce que cet auteur (je n'arrive pas à me faire à « cette auteure » qui a pourtant cours aujourd'hui ! passéiste que je suis !) nous dépeint ces contradictions entre l'âme et la tête avec d'infinies nuances ; elle nous immerge dans cette société-là totalement ; on est avec ces gens ; on comprend les enjeux des comédies qui se jouent et auxquelles tout le monde participe de grand cœur.
Un petit bémol toutefois. J'ai préféré Edith Wharton dans des textes plus courts.
Je trouve ce livre-là un peu trop développé. Mais c'est peut-être une manie de lecteur d'aujourd'hui : vite se lasser ?...


Ce livre-ci est à mettre à part.                                  DSC05825a
Du moins c'est moi qui le mets à part.
Il s'agit d'une matière biographique.
Mademoiselle Gwenaëlle Aubry nous y parle de son papa défunt. Elle le fait en quelque sorte avec son aval, puisque cet homme a laissé dans ses archives un dossier sous-titré : « à romancer ».
Et mademoiselle sa fille qui n'en est pas à son premier livre (voir bibliographie, je vous fais confiance) va s'emparer de cette matière pour essayer de débrouiller l'écheveau de ce naufrage humain. Car cet homme, que tout destinait à la réussite, a sombré dans la folie (savamment nommée : psychose maniaco-dépressive).
Je ne vais pas m'appesantir plus avant.
Il faut le lire tout simplement.
Il ne s'agit pas d'étalage. Plutôt de questionnement.
Il ne s'agit pas d'impudeur. Plutôt de tentative d'élucidation.
Il s'agit d'un ultime « requiescat in pace », l'accompagnement de l'âme tourmentée du père pour la voir enfin s'apaiser et apaiser les vivants alentour.
C'est tellement bien écrit. Avec la note juste. Tressant ses mots à ceux du père.
Et justement ; la seule interrogation qui m'est venue est celle-ci : comment un homme si abîmé, si malade, hanté par un gouffre si profond, a-t-il pu continuer à écrire une matière somme toute assez claire ? Comment ne voyons-nous pas la confusion sourdre de ses propres mots, phrases, suites syntaxiques ? Et bien non. Cela même dont il avait été pétri (formation et pratique d'avocat) demeure en parfait état de marche, au coeur même du naufrage.
Et sa fille peut restituer ces fragments de témoignages parfaitement lucides.
Ce livre m'a touchée, vous le comprenez. Au point que je n'ai pas pu le finir. J'étais trop prise dans tout ce sombre. Cela m'a fait peur. J'ai replié les pages, doucement.
Je finirai plus tard. Au milieu de plus de légèreté.


Il reste encore trois livres et non des moindres.
Je vous donne un rendez-vous indéterminé pour la suite. Et une image pour finir autrement que par des mots…encore des mots….

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Commentaires
T
le livre de Edith Wharton à l'air d'être super intéressant à lire.<br /> Le dernier livre que je me suis acheté c'est "Acide sulfurique " de Amélie Nothomb.<br /> Je crois bien que c'est le livre le plus bizarre que j'ai lu. Mais c'est aussi pour cela que j'aime lire ses livres...
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