Retour au logis
Bonjour, bonjour,
Je n’avais pas prévenu, je me suis absentée .
J’avais quitté un printemps qui bourgeonnait dans ma ville.
Je suis allée prendre un bain de glycine dans la Drôme,
terre de référence dans le passé. Le prétexte en était le choix des badigeons définitifs d’une jolie maison qui a poussé cet hiver.
Mais c’était une aubaine pour prendre la clef des champs et ce fut totalement délicieux.
J’y ai revu des gens qui me sont chers et le temps fila.
Maison de Chamaret, toujours aussi savamment arrangée par son hôtesse à tel point qu’elle a fait l’objet d’un dessin qui illustre un ouvrage sur les maisons drômoises.
Maison de Françillon, si intelligemment augmentée d’une aile ce qui rend le lieu plus lisible, plus tenu, réellement mieux vivant. Tout y a gagné. Une réussite.
Maison-boutique à Grâne, tellement maligne et agréable , claire, originale et habitée avec liberté par une amie aux attentions délicieuses.
Appartement tout neuf à Valence, avec ses quelques finitions problématiques (toujours) mais déjà si limpide, aéré et bras ouverts. Une coulée de verdure jusqu’au Rhône, le fleuve en coulée immobile en bas de l’image et, in fine, les contreforts de l’Ardèche. Je me suis inscrite sur la liste des squatteurs à venir.
Une jolie tournée comme on le voit, pleine de chants d’oiseaux, du rossignol la nuit, mais aussi une nichée de faucon crécerelle bien bruyante de ce petit cri caractéristique, pleine de parfums de lilas et de glycine, suaves à vous soûler, pleine de soleil et de douceur, d’intense moments de lecture aussi et puis de traînasseries douces, de petites visites sur des lieux hantés de nos présences d’antan (Bourdeaux, Chabrillan, Boisset), de songeries, de sourires.
Revenue ici, j’ai trouvé le pôle Nord dès la sortie de voiture.
Je me suis rabougrie et j’ai eu froid pendant des jours à ne pouvoir me réchauffer.
Mais j’ai œuvré aussi, témoin ces pièces d’habillement pour ma petite fille Héloïse.
Et puis, cette déambulation pour le plaisir dans la blogosphère qui m’amène à créer des liens, des clins d’œil dont je vous fais profiter.
Témoins ces œuvres de Gerhard Richter . Cela ne vous rappelle rien ?
Et, avant de vous quitter, sur la pointe de mes talons hauts, je voulais vous entretenir de ce que j'ai cru être
une découverte intéressante et qui s'est avéré une grosse déception, pour moi tout au moins.
Je veux parler de la biographie de Nietzsche écrite par Michel Onfray et remasterisée en bande dessinée, si je puis m'exprimer ainsi, par l'illustrateur Maximilien Le Roy. Comment vous dire ? Tout y est sombre, sibyllin, non explicite, avec des épisodes qui ont l'air inachevés, des mystères, et puis, tout d'un coup, des pesanteurs sur tel ou tel aspect de cette vie que l'on devine troublée, des citations curieusement choisies. Bon, je suis restée sur ma faim et j'ai durement supporté le choix de couleurs (c'est simple, le dessin le plus riant est celui de la couverture!).
Et si Nietzsche lui-même ne rappelait qu'il est "un joyeux messager", "le contraire d'un esprit négateur" et que du chaos qu'il porte en lui-même il pourra donner "naissance à une étoile dansante", on croirait que la vie de sa pensée n'a été qu'un enfer .