L'oiseau
Et bien oui, il était là, silencieux, observateur et un rien dilettante dans le soir.
Il est resté un long moment, perché sur ce coin de cheminée, juste en face de moi.
C'est lui, je suis sûre, qui vient tous les matins faire un raffut du tonnerre dans les feuilles mortes accumulées, à la recherche de sa pitance.
Mais le soir, après sa vie volage, il s'offre une méditation avant la nuit, dans l'air à peine plus frais, le bec dans la même direction.
Et puis, son côté primesautier l'emporte à nouveau, il se retourne, se penche, s'éplume, opère des quarts de tours légers sur ses pattes, avec sa tête. Pourtant s'attarde encore.
Se tourne vers moi, pour me dire peut-être à demain matin.
Ce n'est pas encore la saison de le dire en chanson.
Hésite encore un peu. Puis se décide à partir au moment même où je tourne la tête. Sans un bruit.
Bonsoir l'oiseau.